Journal de bord – Septembre 2024

Cet article de blog est un bref résumé des sujets agricoles qui nous préoccupent actuellement.

La pénurie d’eau

Parlons de l’eau. C’est une ressource d’une importance existentielle, non seulement pour nous, agriculteurs qui en avons besoin pour irriguer nos cultures, mais aussi pour l’équilibre de la nature. Cela rend la situation actuelle encore plus critique. Le manque d’eau, notamment dans notre domaine du Campillo de Julia, fait que les arbres les plus anciens produisent moins de fruits et que les jeunes arbres ne peuvent pas recevoir un apport suffisant en nutriments, et meurent donc. La sécheresse est clairement visible dans le réservoir voisin de la propriété, qui est presque vide depuis des mois. Nous sommes confrontés à un problème préoccupant et, depuis plusieurs années, nous essayons de le compenser par des pratiques régénératives. Malheureusement, même les couverts végétaux, qui aident à mieux retenir l’eau dans le sol, ne suffisent pas lorsque les précipitations sont aussi rares. C’est une situation extrême à laquelle nous devons apprendre à faire face. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez jeter un coup d’œil à notre chaîne YouTube où nous avons récemment publié une vidéo sur la sécheresse au Campillo de Julia. Vous trouverez le lien ici

Les oiseaux de notre domaine

Aguila Calzado CDJ- Especializada cazador de serpientes (credit Pilar Gil)

Les oiseaux sont un indicateur important de la biodiversité. Leur présence en abondance et en diversité reflète l’état de l’environnement. Une faune aviaire riche et diversifiée indique un écosystème avec une abondance de nourriture et un habitat équilibré. Dans nos domaines, les oiseaux jouent un rôle important en tant que prédateurs des nuisibles.  

Les hirondelles et les martinets se nourrissent de mouches des fruits (Ceratitis capitata), l’un des ravageurs les plus nuisibles à Valence. Les étourneaux mangent des invertébrés du sol qui endommagent les racines. Les mésanges, plus petites, se nourrissent de chenilles qui abîment les feuilles, et les grimpereaux contrôlent les insectes dans nos pinèdes. Nous avons même un nid de buses dont les parents nous aident à lutter contre les lapins qui endommagent nos jeunes arbres. Les faucons crécerelles et les chouettes mangent également de petits rongeurs.  

À l’inverse, la diminution des populations d’oiseaux peut indiquer des problèmes environnementaux tels que l’utilisation de pesticides et la perte d’un habitat équilibré. Cela se reflète dans la perte dramatique d’oiseaux. Nous voulons inverser cette tendance tout en produisant des aliments frais et nutritifs. Nos agroécosystèmes biologiques fournissent d’abondantes sources de nourriture pour les oiseaux et, pour les compléter, nous avons installé différents types de nichoirs sur tout le domaine pour imiter les possibilités de nidification offertes par une forêt. Les différentes espèces d’oiseaux ont des besoins différents quant à la forme de leur habitat idéal. En plus de nos populations de verdiers, pies-grièches, étourneaux et chevêches, nous espérons attirer des populations reproductrices de martinets, petits-ducs, chouettes, guêpiers d’Europe et encore plus d’étourneaux, mésanges et grimpereaux.  

(Photo d’aigle: Pilar Gil)

 Notre compost

Le compost est essentiel à l’agriculture régénérative. Il améliore la structure du sol, favorise la vie dans celui-ci et augmente la capacité de stockage de l’eau. À chaque récolte, des nutriments sont extraits de la terre, absorbés par les plantes durant la culture, puis transférés dans les fruits ou légumes. C’est pourquoi il est important de créer un équilibre et de rendre quelque chose au sol.  

Le fumier de mouton fournit des nutriments importants comme l’azote, le phosphore et le potassium, qui favorisent la croissance des plantes. Ainsi, la matière organique issue de la taille de nos arbres est mélangée avec du fumier de mouton pour fabriquer notre compost. La taille des arbres apporte à la composition du compost de la matière organique qui protège le sol contre l’érosion.  

Cependant, produire et entretenir du compost est plus complexe qu’on ne le pense. Pour garantir que les micro-organismes appropriés entament la décomposition du compost et mettent les nutriments à disposition des plantes, un suivi régulier est essentiel. Nous voulons promouvoir les organismes aérobies et éviter les anaérobies. Les organismes aérobies ont besoin d’oxygène et sont le secret d’un excellent compost. En revanche, les organismes anaérobies, qui n’ont pas besoin d’oxygène, ralentissent la décomposition et entraînent des pertes de nutriments.

 Les animaux sauvages

Les animaux sauvages de la forêt se sentent très à l’aise dans nos champs, et ce, pour une bonne raison.  

Nos pratiques d’agriculture régénérative créent un habitat sûr pour de nombreuses espèces sauvages. Ici, les animaux trouvent beaucoup de nourriture, en plus d’un refuge tranquille. Cela favorise non seulement la biodiversité, mais contribue également à l’équilibre écologique.  

Grâce à notre caméra dédiée à la faune sauvage, nous avons observé, par exemple, la visite de sangliers et de cerfs. Les sangliers nous aident à aérer et retourner le sol, améliorant ainsi sa qualité. Ils creusent et aident à mélanger la terre, ce qui favorise la croissance des plantes et des herbes. Bien qu’il faille admettre que tout n’est pas parfait, car dans les champs de jeunes arbres, les sangliers peuvent causer des dégâts en piétinant les jeunes pousses. Les cerfs, eux, contribuent à la dispersion des graines et aident ainsi à propager et à renouveler la végétation.  

Nos visiteurs animaliers nous montrent que nos efforts pour changer quelque chose dans l’agriculture et la mise en œuvre de mesures régénératives bénéficient également au monde animal. Nous sommes impatients de découvrir quelles autres espèces d’animaux nous observerons avec notre caméra dans le futur.

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